Dans le cadre de la célébration de la fête internationale des droits des femmes, nous recevons Mademoiselle Kadiatou DIALLO, Responsable KPI-SMQ (KPI : Indicateur clé de performance) (SMQ : Système de Management de Qualité) pour nous raconter ses défis.

 

 

EN QUOI CONSISTE VOTRE METIER ?

Aujourd’hui, j’ai la chance de pouvoir faire ce qui me passionne vraiment.

Au sein de la Sobragui, j’ai comme pour objectif, le suivi des indicateurs clés de performances de toutes les directions. En un mot, je collecte tous les indicateurs Stratégiques des différents départements et j’essaie de faire le suivi des objectifs atteints et non atteints à travers mon tableau de bord. En parallèle, je participe aux audits internes de qualité dans le cadre de l’efficacité du SMQ.

DEPUIS COMBIEN D’ANNEE ETES VOUS A LA SOBRAGUI ?

Employée à la SOBRAGUI depuis deux (2) ans, j’ai commencé en tant qu’analyste des données à la Direction Distribution et Logistique. Je m’occupais de l’analyse des données avec la mise en place des Tableaux de bord, le suivi des indicateurs et les reporting hebdo et mensuel. A L’époque, je suivais les indicateurs de la distribution (visites ; Ventes) et la logistique (Temps de Prise en charge des camions ; suivi du Parc (Moto, auto, chariot) ; Taux de rupture ..). Ensuite, est arrivé le projet dont je suis le chef de projet. E-LEADER est une application que nos vendeurs, agents commerciaux, merchandiseurs utilisent sur le terrain pour remonter les informations en temps réel. Avant, les remontées d’informations se faisaient à travers des fiches que les commerciaux renseignaient et une autre équipe d’opérateur assuraient la saisie. Les fiches de l’intérieur étaient envoyées par WhatsApp avec un à plusieurs jours de retard. Cela impactait l’envoi des rapports. Avec E-LEADER, les agents sont maintenant sur le terrain avec des smartphones configurés pour collecter les données de visites et de ventes. Ils enregistrent directement les données et les rapports sont automatiquement actualisés.

 

QUELLE EST TA MOTIVATION QUOTIDIENNE ?

Diplômé d’un master en Contrôle de Gestion et Audit, je me suis plus focalisée sur le pilotage de performance avec la mise en place des tableaux de bord et le suivi des indicateurs. Je suis passionnée par l’analyse des données car c’est un domaine sur lequel j’aimerai plus opérer. Pour qu’une entreprise soit performante, il faut piloter les données pour faciliter la prise de décision.

 

L’ANALYSE DES DONNEES EST IL UN METIER PROMETTEUR POUR LES FEMMES ?

Le métier d’analyste de données n’est pas très développé en Guinée car pour être bon, il faut avoir des connaissances en informatique et en programmation comme PYTHON, SQL et autres…, mais on peut aussi utiliser Excel « le meilleur compagnon ». Compte tenu de sa complexité et des éléments qui rentrent en jeu, on y retrouve moins de femmes. Par ailleurs, j’en apprend tous les jours et je souhaiterais améliorer mes compétences dans ce domaine en faisant une formation en Power BI (visualisation des données) qui aujourd’hui est un outil incontournable pour un Data analyst.

QUELLE EST L’ORIGINE DE VOTRE PASSION POUR CE METIER ?

Sans réfléchir, c’est le côté pluridisciplinaire, la capacité de comprendre et de proposer des indicateurs adaptés aux besoins de mes collaborateurs.

Ce métier est une passion par ce que de nature curieuse, je suis animée par un esprit de proactivité. Avoir un tableau de bord vous permet de voir automatiquement ce qui va ou ne va pas dans votre système. Et vous pouvez directement définir des plans d’action pour corriger les anomalies ou les anticiper. C’est ce qui manque à beaucoup d’entreprise en Guinée.

COMMENT CA SE PASSAIT A LA LOGISTIQUE EN TANT DE FEMME ?

Il n’y a pas beaucoup de femmes à la logistique. J’ai un fort caractère à la base et cela m’a permis de m’intégrer dans ce milieu d’homme. A mon arrivée à la distribution – logistique, j’ai mis en place des fichiers de suivi et ce n’était vraiment pas facile au départ car la rigueur que je demandais, n’était pas toujours appréciée mais finalement j’ai su convaincre mes collaborateurs. Du coup, j’ai instauré des fichiers hebdomadaires pour avoir des données et je veillais à ce qu’elles soient renseignées à temps. C’est ainsi que les collègues m’ont nommé « Flic » car personne ne pouvait échapper à mon contrôle.

AUJOURD’HUI, QUE SOUHAITES TU AMELIORER DANS TES CONDITIONS DE TRAVAIL A LA SOBRAGUI ?

Relativement aux conditions des femmes, je plaiderais pour l’égalité des salaires, un plan de carrière, surtout valoriser les postes en fonction des diplômes et avoir plus de femme cadre. Les procédures d’évolution au sein de l’entreprise doivent être claires et précises car c’est important pour nous femmes ambitieuses de savoir où mettre les pieds afin d’orienter nos objectifs d’évolution.

Aujourd’hui, les postes peinent à être évolutifs au sein de l’entreprise. Il convient aussi de rappeler que je suis une femme ambitieuse et mon objectif est de devenir DAF.

QUE PROPOSERAIS TU COMME CHANGEMENT SUR LES CONDITIONS ACTUELLES DE TRAVAIL DES FEMMES EN GUINEE ?

Mon véritable souhait est qu’ils priorisent l’égalité des postes. De façon générale les Directeurs et Directrices n’ont pas le même traitement. Souvent, il y a des préjugés sur les femmes comme « la femme étant appelée à se marier, à fonder une famille, donc on juge qu’elle ne pourra toujours pas être présente au sein de l’entreprise et du coup l’on ne peut pas lui donner les mêmes objectifs que l’homme et doit avoir un salaire inférieur ». Il est temps que les mentalités évoluent car parfois les femmes font le double pour un salaire moyen. Cette situation d’inégalité doit être prise en compte dans le contexte où toutes ces éventualités se font indépendamment de la volonté de ces femmes.

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